Notre Transition – 3

Que les choses soient claires !!

Le monde change (comme toujours), mais aujourd’hui on se focalise sur

le changement climatique, la chute de la biodiversité.

Il me parait important de rappeler ou de définir ce que l’on entend par protection de la nature, et de la biodiversité.

On entend souvent par nature, le monde sauvage non colonisé par l’humain. En réalité, ce monde là n’existe plus. Pratiquement la totalité du monde a été façonné par l’humain.

En cultivant le sol, les humains ont sélectionné et simplifié certaines relations de la biodiversité et de la nature ; sélectionnant les sols, les plantes, et les animaux d’élevage pour leur usage.

Ces modifications ont fortement modifié le monde et la biosphère, qui s’est adaptée et construit autour de nos activités humaines, et cela depuis quelques milliers d’années.

On constate que suivant les pays, il y a des biodiversités sauvages qui sont plus développées dans des forêts, et d’autres autour de l’agriculture.

En France, la biodiversité sauvage s’est construite autour de l’agriculture. Les champs et les haies apportent de la nourriture, alors que la foret (et les haies) apportent des zones de refuge.

Il y a eu de nombreux déséquilibre (ou un équilibre en moyenne), entre les activités humaines, celles liées à ses animaux d’élevage, et la Nature, et cela a nous a mené au monde que nous connaiss(i)ons.

On peut considérer qu’avant l’arrivée des énergies concentrées (charbon, pétrole, gaz,) l’impact de l’homme était limité à son énergie et sa population. (700 Millions en 1750)

Avec l’arrivée des énergies concentrées, de l’industrialisation et des machines, l’impact de l’humain sur son environnement a été décuplé.

Il y a eu une révolution sur la capacité de l’humain à utiliser son environnement pour ses besoins, et l’environnement a été re-modifié suivant ces nouvelles capacités :

  • Forets en monocultures pour augmenter la rentabilité de production de bois
  • Suppression des haies (remembrement) et utilisations de produits chimiques : engrais, xxx-icides pour augmenter la production des terres cultivées
  • Monocultures sur des espèces sélectionnées ou modifiées pour augmenter la rentabilité de ces plantes
  • Extractions minières,
  • Centrales énergétiques
  • Mégalopoles….

Lorsque qu’aujourd’hui on parle de protéger la nature, c’est en réalité une volonté de protéger la biodiversité qui existait avant l’époque industrielle, qui se retrouve mise à mal avec le changement de notre capacité à modifier notre environnement, et à laisser une place aux autres.

C’est la croyance, que les autres espèces, cette biodiversité sauvage, sont essentiels pour notre vie, mais aussi qu’il est de notre responsabilité de prendre soin de celle-ci.

Encore une fois, je ne parle pas de toute la biodiversité sauvage, car toute destruction permet l’existence de quelque chose.

Il y a des bactéries ou micro-organismes qui vont se développer sur nos déchets (plastiques, métaux lourds, produits chimiques…)

Il y a des virus et des « ravageurs » qui adorent notre monoculture et notre simplification du cycle vivant (zoonose).

C’est mon « potager » qui m’a donné l’idée de ce post pour expliquer la nuance et complexité de la tâche.

OK il a été fait rapidement, pendant une période où 95 % de notre temps a été consacré aux travaux de l’habitation.

Mais même si nous avons paillé (2 fois) et arrosé régulièrement, nous avons constaté que :

– nos plants poussaient beaucoup moins vite et facilement que les plantes indigènes.

– les différents mammifères (rongeurs, et chevreuils) adoraient les jeunes pousses

– les limaces étaient nombreuses

– si nous arrêtions d’y venir pendant 3 semaine, il se faisait absorber par la prairie voisine.

En gros, réaliser un potager ou de la culture, c’est une lutte contre la biodiversité.

La meilleure solution pour protéger la nature, ce serait de disparaitre ??

 Non, car celle qui existe s’est construite autour de l’activité humaine….

Si nous avons l’élan de devenir paysan pour à la fois produire de la nourriture pour les humains, mais aussi pour laisser de la place aux autres êtres vivants, c’est parce que nous avons la croyance que cet avenir est possible, et qu’une nature riche et complexe, contre laquelle nous devons parfois lutter, est beaucoup plus résiliente et joyeuse, qu’une nature parfaitement maitrisée, dans une société où tout est contrôlé.

Pour aller plus loin – 16 pages de contenu – réalisé par la chambre d’agriculture – Même si cela reste orienté, c’est intéressant.