Agroécologie – Restauration écologique – Sol Vivant

Cette fin d’année, dans la poursuite de l’aménagement de notre environnement, nous avons à nouveau réalisé des clôtures.

 Un article précédent avait déjà parlé de la manière dont on réalise avec Olivier des clôtures de très bonne qualité. Grace à Olivier et cette machine de dingue, on a refait environ 1800 m de clôture. Ces clôtures sont financées en bonne partie par le projet Life Coteaux Gascon.

Ok, mais pourquoi cet article parle d’agroécologie alors ? Je vais une nouvelle fois parler de haies (voir article précédent), mais d’un point de vue de vitalité de sol.

Car, soyons clair, il y a une limite à l’agroécologie lorsque l’on réalise de l’élevage. On cherche à utiliser au mieux les ressources des prairies (foin et pâture de qualité) au dépend d’une partie des autres espèces (insectes, petits mammifères)

Nous avons choisi d’implanter les clôtures en laissant des zones relativement large (entre 3-5m) pour expérimenter la régénération naturelle spontanée et in fine avoir une haie naturelle bocagère.

Une nouvelle fois, nous allons nous faire accompagner par Arbres et Paysages 32, qui ont une réelle expertise là-dessus. En cliquant sur leur logo, vous aurez un lien plus détaillé sur leur page.

Les haies sont un haut lieu de biodiversité et elles agradent la biodiversité du sol qui les voisinent. Elles augmentent de fait, la résilience du système souterrain très complexe qui lie les forêts et les prairies. La biodiversité souterraine est la base de notre système vivant et le comprendre permet de mieux appréhender les enjeux de l’agroécologie.

Le sol accueille la majorité de la biodiversité terrestre. On distingue

  • La macrofaune : vers de terre, termites, fourmis, …
  • La mésofaune : insectes, acariens, microarthropodes, …
  • La microfaune : protozoaires, nématodes, …
  • La microflore : bactéries, virus, champignons…

« Tous ces organismes, dont la variété est très grande, se côtoient, interagissent, se complètent pour assurer la réalisation des grandes fonctions du sol.

Dans le sol, de très nombreuses espèces s’associent pour veiller sur sa santé. Certains de ces organismes permettent de lutter contre les agents pathogènes des plantes. Des exemples : les fourmis, les pseudo scorpions (petits arachnides), les scolopendres (mille-pattes carnivores) partent avec efficacité à la chasse de nombreux invertébrés, en s’enfonçant dans le sol à la recherche de leurs proies.

Certains micro-organismes comme des champignons microscopiques nommés mycorhizes jouent un rôle dans la protection des plantes. Des scientifiques ont montré qu’en symbiose avec la plante, ils améliorent sa protection en s’associant aux racines et avec des bactéries. Ce cortège d’acteurs synthétise des substances antimicrobiennes. De plus la diversité bactérienne semble limiter fortement l’émergence de bactéries pathogènes de plantes.

Par ailleurs, certains organismes du sol protègent les plantes contre les nuisibles, les parasites et autres maladies par le jeu de la compétition écologique et des relations alimentaires.

Le sol et ses habitants – macrofaune, racines des plantes, mésofaune, microorganismes – sont responsables de nombreux processus impliqués dans les grands cycles biogéochimiques (carbone, azote…) et jouent donc un rôle clé dans le fonctionnement des écosystèmes. »

Voir sources

Sur les schémas ci-dessus, on peut voir pour le carbone :

Le carbone est piégé dans les feuilles et les branches grâce à la photosynthèse.

Lorsque les feuilles et/ou branches tombent au sol, elles sont décomposées par les micro-organismes en molécules simples, qui deviennent soit de l’humus, soit des minéraux et nutriments assimilables par les plantes par leurs racines ou par leur synergie avec des champignons.

Pour l’azote, on peut voir que ce sont plutôt des bactéries, qui grâce aux légumineuses ou aux champignons peuvent transformer l’azote atmosphérique en ammoniac puis en nitrites puis en nitrates. Ces nitrates sont enfin assimilables directement par les plantes (= engrais). Dans ce cycle fondamental du vivant, les nitrates sont créés avec d’autres oligo-éléments et minéraux, ce qui rend leur absorption bien plus grande que pour les engrais de synthèse.

Quand on parle d’agroécologie, on parle de résilience de notre système, où la complexité a été la solution du vivant pour répondre aux différents aléas. Les réservoirs génétiques permettent les adaptations nécessaires aux changements du monde et ces organismes ont souvent des cycles de reproduction très courts.

Cela constitue la base du système dans lequel nous vivons et cela nous constitue également. Nous sommes remplis de bactéries, virus et micro-organismes dont le fonctionnement en synergie nous a permis de nous construire au fil des siècles.

Lorsque nous détruisons la vie du sol avec des biocides, dans ces zones-là, cela réduit la présence des micro-organismes et nos plantes baissent en productivité, car notre chimie n’est pas assez complexe pour recréer les différents éléments produits naturellement. Les produits engendrés par cette agriculture sont appauvris et contiennent des produits chimiques que notre corps absorbe. Cela perturbe le fonctionnement de notre corps et les impacts sont multiples.

 Pour finir, un clin d’œil sur les méga-bassines organisées par les ingénieurs du sols.

Les vers de terre, termites, … aèrent, stabilisent et permettent une bonne circulation de l’eau. Les sols travaillés ainsi deviennent des éponges qui captent et retiennent l’eau pour l’utiliser à leur fin pendant la sécheresse. Si ce n’est que cette fin est utilisée par le plus grand nombre des êtres vivants.