Transition – Agroécologie

Encore une fois, je ne prétends pas détenir la vérité, et il y a sans doute un peu d’orgueil à vouloir partager mon expérience et mes lunettes du monde, mais nous vivons une époque riche d’enjeux et peut être que ma vision en transition, permettra à des personnes de mieux nous comprendre, voir de nous rejoindre dans nos points de vue.

 Ce que j’aimerai questionner dans cet article, c’est notre relation à la réalité, notre relation au monde dans lequel nous vivons, car notre transition nous a permis de sortir des villes et de certains mécanismes de notre société.

On dit que l’être humain, est une espèce qui a la capacité de raconter des récits, et d’y croire. Et parfois à croire plus dans les récits que dans la réalité. Si quelque chose ne nous parait par logique avec le récit et les lunettes avec lesquelles nous voyons le monde, nous allons plus chercher à construire une logique pour raccorder les morceaux, que remettre en cause notre logique, ou la construction de nos lunettes qui filtrent la réalité.

Si l’on prend conscience que la réalité est une chose propre à chaque personne (même si elle peut être proche dans beaucoup de choses), il est intéressant de s’intéresser au fonctionnement de la construction de ces récits.

La construction est issue de traitements des informations que l’on reçoit, et du degré de confiance que l’on accorde aux personnes qui nous amènent ces informations.

On peut dire que notre époque est marquée par plusieurs choses :

  • La défiance envers certaines institutions et donc sur les informations transmises
  • La quantité énorme d’information que l’on reçoit en permanence
  • L’économie du « buzz » qui met en avant des informations violentes font réagir

Je pense que ces éléments sont à l’origine de sentiments de mal-être et d’être désemparé face à tout ce qui se passe dans le monde.

De nombreux sujets très violents font peurs, et dans un sens, nous incitent à ne pas nous en occuper.

Mais cette vision du monde très dure, est aussi la conséquence de notre système de société.

 Cela ne veut pas dire que ces choses n’existent pas, mais c’est comme un verre à moitié plein et à moitié vide. Il existe plusieurs manières de voir le monde.

Si l’on considère que nous ne pouvons continuer à exploiter le monde comme maintenant : sur l’utilisation des énergies fossiles, l’extraction des matières premières, la destruction de la biodiversité, la pollution de notre environnement, la domination des humains sur d’autres humains,… alors il est temps de changer la société.

 Moi je pense que c’est surtout notre relation au monde qu’il faudrait changer.

Notre relation au temps : On est si pressé de ne rien raté que l’on comprime nos emplois du temps, en laissant peu de place à l’imprévu.

Notre relation à l’argent : On achète par ce que l’on pense que l’on en a besoin (pour être heureux ?) et plus on a de choses, plus il faut d’argent.

Notre relation aux autres : On a du mal à se faire confiance. A s’entraider gratuitement.

Notre relation à l’énergie : L’énergie est précieuse, et seule celle du soleil est gratuite (photosynthèse). Pourtant notre société ne peut se passer d’énergie fossile pour fonctionner.

Notre relation à nos enfants : Est-ce que l’on a vraiment du temps de qualité à passer avec nos enfants pour partager des choses avec eux maintenant (et pas pendant les vacances). Est-ce que nous sommes actuellement heureux, ou est-ce que nous travaillons pour nous payer un bonheur à venir ?

Notre relation à notre nourriture : Est-ce que l’on a conscience du luxe de pouvoir manger de la nourriture de qualité.

Notre relation à nous même : Est-ce que nous sommes présents à nous même.

Notre relation au changement climatique et aux événements qui bousculent notre planète.

Notre relation à la nature qui nous entoure.

Le monde change et notre société doit changer. Rien ne sera comme avant, demain est un autre présent.

On peut en éprouver de la tristesse et de regrets, ou de la colère sur des choses qui ne dépendent pas de nous.

Mais il faut voir tout ce qui dépend de nous : notre relation au temps, à l’argent, aux autres, à l’énergie, à nos enfants, à notre nourriture, à nous même…

Tout cela, nous avons le pouvoir de voir les choses différemment. De voir ce qui est à moitié plein, plutôt que à moitié vide. De profiter des présents éphémères qui égrainent nos journées.

 Si tout va trop vite, peut être que c’est le moment de faire un pas de côté pour ralentir. Sortir d’une course qui ne mène nulle part, pour regarder où nous sommes.

 Tout va mal, et en même temps tant de choses vont si bien !!

 Finalement notre transition nous a permis de faire un pas de côté, et aujourd’hui si nous avons perdu un certain confort d’habiter en ville, nous avons gagné dans notre relation au monde.

La météo est plus présente.

Les saisons ont un sens.

Nous sommes entourés de pleins d’être vivants qui interagissent avec nous et souhaitent déjà travailler à un monde meilleur.

Des arbres que nous n’avons pas plantés nous offrent de l’ombre, des fruits et du bois de chauffage.

La terre et son écosystème permet à nos légumes de pousser.

Il est dur de partager par écrit ces évidences, qui ont pourtant une saveur du bonheur lorsqu’elles sont vécues.

Moi le monde à construire me semble chouette, et j’espère que j’arriverai à construire un réseau d’humain qui pourront le vivre avec nous. #oasis

PS : et même si les textes de cet articles ne donnent pas toutes les nouvelles, le chantier avance, et les brebis sont dans les prairies !!