Transition – Agroécologie

Dans les prairies semées l’année dernière, il y a une parcelle de 2.5 Ha de luzerne, qui a vaillamment survécu aux canicules de l’année dernière. Cette année, avec les pluies du printemps, elle était bien repartie.

La luzerne est une légumineuse qui a une pousse moins rapide au printemps que les graminées, mais qui a besoin de moins d’eau et qui généralement pousse mieux que les graminées en été. On peut la couper plusieurs fois dans l’année, en respectant un cycle de floraison.

Lorsqu’il est possible de faire la première coupe (fin avril), il y a plus de graminées et donc le foin est proportionnellement moins riche en luzerne. De plus à cette période de l’année, il n’y a pas les conditions (météo/température) pour faire du foin sec.

J’ai essayé de vendre mon foin de luzerne sur pied à un agriculteur qui serait venu faire des balles de foins enrubannées, mais les conditions étant très particulières, il n’a pas eu le créneau pour venir chez moi. Il a d’abord priorisé ses propres champs. Lorsque les créneaux sont courts et peu nombreux, tout le monde fait son foin en même temps. Si tu n’as pas ton propre matériel pour faire tes foins, tu dois attendre qu’un agriculteur est fini ses travaux chez lui pour venir le faire chez toi.

L’autonomie sur son matériel agricole est donc essentielle pour pouvoir avoir un foin de qualité.

En effet, plus on dépasse le stade optimal de récolte, moins le foin est de bonne qualité.

Cette année, pour moi ce n’était pas terrible. J’ai fait ma première coupe mi-juin sur un foin beaucoup trop avancé. Il faudra que je complète les brebis lorsque je leur donnerai ce foin en hiver, pendant la période de gestation.

Pour la première fois de ma vie, j’ai fait mon propre foin !!…. et cela ne s’est pas tout à fait passé comme prévu !! 👨‍🌾 😰

La faucheuse d’occasion avait un défaut que je n’ai pas su voir rapidement pendant la fauche, et une pièce a cassé. Je devais faucher 7 Ha, et finalement j’ai dû arrêter après le premier champ et ramener la faucheuse en réparation.

Sous la tutelle d’Olivier G., j’ai quand même réalisé les étapes suivantes sans accroc, tout en remarquant un léger dysfonctionnement sur le tracteur dont nous allons également devoir nous occuper.

Quelques enseignements de cette étape :

  • Faire de foin prend du temps. Pour chaque tache, il faut environ 1H / ha avec notre matériel (petit/moyen à une échelle d’aujourd’hui) Donc faucher mes 7 Ha, m’aurait pris 28h sur 4 jours. C’est donc une tache a bien anticiper l’année prochaine, où il y a aura la traite, la fabrication des fromages, et la commercialisation en plus… 🙃
  • Être dans un tracteur est assez physique, car c’est on doit absorber les mouvements du tracteur lorsqu’il passe sur les trous et bosses des champs avec les muscles de gainage.
  • Il y a plus d’aléas sur du matériel d’occasion. Réparer, et prolonger la durée de vie d’un matériel est certes plus écologique et économique, mais cela impacte l’organisation directe. Aujourd’hui la faucheuse est en réparation. On espère qu’elle sera opérationnelle avant le prochain créneau de beau temps.
  • Toutes ces nouvelles taches me prennent beaucoup de concentration et d’énergie, car je n’ai pas les automatismes qui s’acquièrent avec le temps. Je suis très fatigué en ce moment. 😩

On a tous conscience du côté éphémère de notre existence sur terre. Malgré cela, on a tendance à projeter de la durée dans nos projets.

On fait des efforts de travailler dur en espérant que plus tard ce sera plus facile, plus rapide…
En réalité, nos projets sont souvent courts. Ce que l’on construit un jour, n’aura pas forcément la durée de vie que l’on projette.

Est ce que ce projet agricole est construit pour 3-5 ans ? 10 ans ? 20 ans ? Qui reprendrait et sans doute pas dans la même configuration. Les habitudes de vie évoluent, la société également.

Est ce que mon projet peut etre modulaire ? et adapter à la suite ?

De ces réflexions, il m’apparait essentiel de limiter au maximum les investissements, et la spécialisation. C’est à dire qu’il vaut mieux perdre un peu plus de temps à faire les choses, que d’automatiser certaines taches avec les emprunts bancaires qui vont avec. Finalement, plus l’installation est sobre, plus elle est transmissible.