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INFOS FCO – Partage entre éleveurs

 

« Vous avez été ajouté-e » Le 5 aout 2024, un groupe whatsapp parmi d’autre.

Je ne connaissais pas la maladie, et j’avoue que ce n’est pas facile de s’informer de toutes les épidémies qui peuvent toucher nos animaux. L’année dernière on parlait de la MHE, qui finalement a touché essentiellement les bovins.

La Fièvre Catarrhale Ovine (FCO) est une maladie vectorielle causée par un virus et transmise par des moucherons piqueurs du genre Culicoïdes. Elle affecte particulièrement les ruminants dont les bovins, les ovins et les caprins.

En fait ce virus touche essentiellement les brebis, et s’est transmise très rapidement avec un taux de mortalité inattendu. A tel point que des véto alternatifs qui militaient plutôt pour une immunité naturelle, ont fini par préconiser la vaccination.

Des éleveurs d’Ariège, très touchés (entre 10%-50% de mortalité) ont décidé d’informer leurs collègues, amis des départements voisins, que cette maladie était grave, et qu’il fallait vacciner au plus tôt.

Ce virus vient d’Afrique, et s’est diffusé à l’Europe par les échanges internationaux et le réchauffement climatique. Si ce n’est qu’il est encore méconnu des défenses immunitaires de nos animaux, et qu’il a fait un carnage

Comme souvent dans les crises épidémiques, tout le monde s’affole. On manque de vaccins, les gens sont peu informés, tout va un peu trop vite pour que les services annexes puissent réagir. 

En 3 semaines, le virus se propage de l’Ariège au Gers. Nous obtenons un des vaccins disponibles le 14 aout et vaccinons dans la foulée, mais le 18 aout nous avons les premiers cas.

Entre l’information à notre véto, sa visite de contrôle, le retour des analyses de sang, et le courrier de l’état nous référençant comme ferme touchée par la FCO il se passe 10 jours. En 10 jours, l’épidémie s’est propagée jusqu’en Isère.

Nos 4 premières brebis malades meurent les unes après les autres… Il n’y aurait rien à faire, mais c’est très dur, car nous passons du temps à essayer de les soigner. Julie m’aide à leur donner la becquée pour les nourrir, ou à leur mettre un peu d’eau dans la bouche avec une seringue ou au pistolet drogueur. Car ce virus provoque des abcès et gerçures dans la bouche et le nez, la langue gonfle et les brebis arrêtent de boire et de s’alimenter.

Elles meurent de fièvre, d’innutrition, ou de toutes les maladies et parasites qui profitent que le système immunitaire est concentré sur la gestion du virus pour se redévelopper.

Aujourd’hui, 2 semaines après le démarrage du passage de l’épidémie dans le troupeau, cela se calme un peu, car même s’il y a toujours 12 brebis malades, elles semblent résister un peu mieux et vouloir survivre.

Une expérience en plus, des souvenirs gravés du métier d’éleveur… Je te rends hommage ainsi à toi, numéro 31173, brebis sans nom, qui aux portes de la mort, frétillait encore de la queue sous mes caresses désespérées. Je remercie aussi ma femme qui a pris le temps nécessaire pour le soin de mes animaux, à ma mère qui est descendue me donner un coup de main, et qui m’a fait découvrir les bienfaits de l’huile de coco sur les plaies buccales.


Les incidences pour la suite sont des potentiels pénibles : stérilité provisoire des béliers, avortements des gestantes, chute de la lactation, fourbures…, mais nous devrons gérer cela dans les temps à venir. Chaque jour suffit sa peine….

J’étais bien fatigué de cette première saison, je crois que maintenant j’attends la fin de la lactation, et donc la fin de la transformation et commercialisation, comme une délivrance.

Je ferai un bilan de cette année un peu plus tard, pour avoir quelque chose de plus objectif, car en ce moment, ce n’est pas toujours facile de trouver de la joie.

On parle aussi du stéréotype 3 qui descend des régions du nord…. Un nouveau rebondissement peut être. Il est trop tôt pour en parler.